dimanche 18 novembre 2007

De la fragilité de l'imagination

Le rêve est au coeur de mon existence.

Et le rêve est un symbole parfait de la fragilité de nos émotions, de nos pensées. Il s'évanouit au petit matin, il s'évapore avec les brûmes de notre sommeil. Et paradoxalement, quand nous nous réjouissons d'enfin émerger chaque matin (moi c'est rarement avant 10h), nous perdons par là même l'enchantement de nos escapades nocturnes !

Quelle source incroyable de création que les rêves. Quand on laisse toute notre capacité créatrice s'exprimer. Quand notre raison s'échappe, trop occupée à organiser notre mémoire, à cimenter nos souvenirs récents, quand enfin s'expriment toutes nos sensations de la journée en un tableau inédit et assez souvent invraisemblable, alliant les figures antinomiques pour former des scènes trop folles. Quand nos remords et nos espoirs prennent de l'altitude, extrapolant nos expériences diurnes pour enfoncer nos certitudes ou nos doutes.

Quand tout cela est réunit apparaissent de furtives images, sépia ou technicolor selon les individus. Et tout cela contribue à l'équilibre, indispensable contre-poids à nos tracas quotidiens.

Et pourtant, ce ne sont pas ces rêves-là qui animent mes projets. Non je pense plus souvent tout éveillé à ce à quoi j'aimerais que mon monde ressemble. Mais ces rêves-là ne s'éloignent pas tant que ça des illusions morphéennes. Ils partagent le caractère étheré, l'imprécision des traits, la volatilité des images. Tout cela s'échappe sans pour autant me laisser indemne : j'en finis par prendre pour mes désirs de premier plan ces pensées furtives. Et c'est ainsi que j'envisage mes projets personnels.

Oh! bien sûr cette poésie n'est pas en cause quand j'entreprends de développer une bibliothèque de stockage des propriétés de ma vidéothèque numérique, ou quand je m'engage dans la rédaction d'une ontologie de l'univers de Dune.

Sunny-moon fût initié par un rêve éveillé, un de ceux que je vis les yeux grands ouverts dans la solitude d'une nuit blanche. Il n'y a guère que dans ces conditions que j'arrive à produire quoi que ce soit. Je n'ai pas la capacité de concentration suffisante pour supporter une ambiance agitée ou même la simple activité internet de la journée (les nouvelles ne semblent tomber qu'en journée en France).
Sunny-moon est la rencontre d'un désir de joueur, de mes connaissances techniques et d'une idée, encore vague, d'univers futuriste (de science-fiction réaliste). Ce dernier point n'étonnera pas ceux qui me connaissent ou du moins qui connaissent ma bibliothèque. Je ne me suis jamais écarté de la SF, et c'est avec Herbert que j'ai définitivement pris goût à la lecture, notamment celle "difficile" (le cycle de Dune mérite d'y accorder un temps certain pour peu que l'on soit un lecteur consciencieux).

Je vous exposerai dans un prochain billet ma vision sur l'univers que je cherche à construire...

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